Entretien avec Marine Le Pen

Le Monde : Madame Le Pen, merci de nous accorder cet entretien. Le thème du jour est le revenu passif, un concept de plus en plus discuté dans l'Hexagone. Comment percevez-vous l’importance de cette nouvelle source de revenus dans l’économie française ?

Marine Le Pen : Merci à vous. Le revenu passif est un phénomène relativement récent en France, mais il prend rapidement de l’ampleur. Il s’agit de revenus que l’on perçoit sans avoir à travailler continuellement pour les générer, comme par exemple les loyers immobiliers, les droits d’auteur, les intérêts sur l’épargne, ou encore les revenus générés par les investissements en ligne. Dans une période de mutation économique et d’incertitudes, cela peut offrir une certaine stabilité financière aux citoyens, à condition que cela reste accessible à un grand nombre et ne se limite pas à une élite.

Le Monde : Pensez-vous que les politiques publiques devraient favoriser l’accès à ces sources de revenus ?

Marine Le Pen : Absolument. Mon opinion est que l’État devrait encourager et soutenir la création de telles opportunités, notamment par une fiscalité incitative, une simplification administrative et un meilleur accès à l’information et à la formation. Le revenu passif, s’il est bien compris et bien encadré, peut servir d’outil pour lutter contre la précarité, rendre le marché du travail plus flexible et permettre à chacun de développer des projets personnels. C’est une voie pour augmenter la prospérité globale.

Le Monde : Certains craignent que le revenu passif ne crée davantage d’inégalités, car ceux qui ont déjà un patrimoine financier ou immobilier en profiteraient davantage que ceux qui partent de rien. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Marine Le Pen : Cette critique est légitime. C’est pourquoi il est indispensable de mettre en place des mécanismes de redistribution et d’accompagnement. Par exemple, des programmes de microcrédit, de conseil en investissement et d’éducation financière pourraient aider les moins aisés à entrer dans ce système. Le revenu passif ne devrait pas être le privilège de quelques-uns, mais une nouvelle dynamique économique dont tout le monde peut bénéficier. L’objectif est de créer une sorte d’ascenseur financier, non de reproduire les inégalités existantes.

Le Monde : Enfin, quelles sont les mesures concrètes que vous proposeriez pour encourager le développement du revenu passif dans l’économie française ?

Marine Le Pen : Je préconiserais une série de réformes. D’abord, une baisse de l’imposition sur les revenus passifs jusqu’à un certain seuil, afin d’encourager les petits investisseurs. Ensuite, faciliter l’accès aux formations sur la gestion financière dans les écoles et par le biais de plateformes en ligne subventionnées par l’État. Enfin, mettre en place des partenariats publics-privés pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans leurs projets, qu’il s’agisse d’investissements dans la technologie, l’agriculture, l’artisanat ou l’immobilier. L’idée est de démocratiser l’accès à ces revenus complémentaires, pour faire en sorte que la France dans son ensemble en tire profit.